Francis Alÿs, l’artiste aux multiples talents
Né en 1959 à Anvers, Francis Alÿs figure aujourd’hui parmi les artistes vivants les plus exposés dans le monde selon le dernier classement du Journal des Arts.
L’artiste belge commença par étudier l’architecture à Tournai puis à Venise, avant de se rendre à Mexico en 1986. La ville vient d’être touchée par un tremblement de terre et Francis Alÿs participe à un projet d’aide du gouvernement belge. Il décide finalement de s’y établir pour y développer un art intense et diversifié allant de la photographie, à la vidéo et au film documentaire, ou encore à la peinture et au dessin. Son travail s’inspire de la vie dans la ville et de son aspect social, qui constitue le point de départ de la plupart de ses projets et vise à questionner sur nos conditions modernes d’existence.
Les experts en art soulignent sa formidable capacité à retranscrire des situations complexes en images simples, parlantes, lisibles pour tous. Sans cesse, l’artiste s’interroge sur la bonne manière d’être témoin des choses qu’il voit et qu’il vit, et sur la façon de le transmettre. Artiste mais aussi voyageur, il est toujours en vadrouille et part souvent à l’improviste avec pour seul compagnon, son sac à dos. Selon Dirk Snauwaert, directeur du Wiels, ce marcheur qui franchit les frontières, celles des nations et celles des formes et des mediums de l’art a besoin de ce mouvement constant pour déceler et comprendre le monde qui l’entoure.
En 2017, il a participé à la Biennale de Venise en présentant des œuvres réalisées lors d’un séjour dans un camp de réfugiés yézidis et lors d’une opération vécue sur le front alors que les troupes peshmergas tentaient de reprendre Mossoul à Daech. En 2022, Francis Alÿs y représentera à nouveau la Belgique avec un film de neuf minutes tourné à Mossoul, en pleine guerre. Il revisitera «Haram football», l’épisode 19 de ses fameux «Children’s Games», d’une grande portée symbolique et politique, le football ayant été interdit par Daech en Irak.
Pendant le confinement lié à la crise du Covid 19, cet artiste qui a besoin de mouvement pour créer, marche en rond dans son atelier de Mexico pour refaire le trajet de Compostelle.
© Photo: Frédéric de Smedt