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Evenepoel, la modernité éclatante d’un peintre belge au destin brisé
Le peintre, dessinateur et graveur, Henri Evenepoel (1872-1899) disparu à vingt-sept ans, laisse une œuvre de qualité. Son goût de l'observation directe, réaliste est nuancé par un vif intérêt pour les compositions inédites. Sa tendresse pour les êtres et sa sollicitude pour les aspects les plus fugitifs de la vie font de lui un frère spirituel de Bonnard et de Vuillard.
Né à Nice de parents belges, il perd sa mère à l’âge de deux ans. Il grandit dans un milieu aisé favorable à l’apprentissage des arts.
Le jeune Evenepoel suit les cours de l'académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. A vingt ans, il part pour Paris et s’inscrit à l’École des Beaux-Arts. Un an plus tard, il franchit un pas décisif pour sa carrière, lorsqu’il entre comme élève dans l’atelier privé de Gustave Moreau, qui sait déceler et laisser s’épanouir les dons particuliers de chacun de ses élèves, au lieu d’imposer une esthétique sclérosante, dogme de l’Académie.
Dès 1893, il croque sur le vif le spectacle de la vie parisienne et l’animation des rues. La diversité des types populaires le fascine, parfois jusqu’au naturalisme comme dans Le noyé du Pont des Arts (1895). Evenepoel met au point son thème de prédilection, le portrait, dans lequel il peut user de ses dons d’observateur et de la finesse de sa perception psychologique. Les portraits de sa cousine Louise, amour de sa courte vie mère de quatre enfants dont son propre fils Charles, sont parmi les meilleurs de l’artiste, comme dans La Dînette (1897).
Il passe l’hiver 1897-1898 en Algérie, à cause de sa santé fragile. Il est alors confronté à une lumière inconnue, intense, difficile à rendre sans nuire à la forme. Une série de Marché d’oranges à Blidah montre le passage d’une touche impressionniste à une conception totalement synthétique, fonctionnant par aplats. Par cette voie simplificatrice, il annonce le fauvisme.
De retour à Paris, ses derniers portraits sont toujours marqués par une grande économie de moyens et présentent une sûreté de composition sans égale, dont un des plus beaux exemples est Charles au jersey rayé. Par ailleurs, de grandes compositions voient le jour, synthèse des études antérieures, comme Promenade du dimanche à Saint-Cloud. Une certaine notoriété s’installe; à l’issue du salon de Gand, où il a la joie de voir entrer L’Espagnol à Paris. Portrait de Francisco Iturrino (1899) au musée des Beaux-Arts de la ville. Sa carrière démarre, il a du succès et son travail est apprécié. Cette même année, il reçoit une invitation d'Octave Maus, le critique d’art, pour participer au Salon de La Libre Esthétique de 1900 et est invité par les organisateurs de la section belge de l'Exposition universelle de Paris.
Il ne participera ni à l’un ni à l’autre, victime d’un funeste destin,Henri Evenepoel meurt prématurément à Paris, emporté par la fièvre typhoïde, le 27 décembre 1899.
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