David Van Reybrouck, une littérature de terrain
Né à Bruges le 11 septembre 1971, le scientifique, historien, archéologue et écrivain, David Van Reybrouck, a étudié l’archéologie et la philosophie aux universités de Louvain et de Cambridge. En 2000, il obtient son doctorat à l’université de Leyde. Outre ses compétences académiques, il s’illustre dans divers domaines : écrivain, romancier, homme de théâtre, il est également journaliste.
Il débute sa vie professionnelle comme historien de la culture, collabore à des expositions sur l’évolution humaine, mais publie, dès 2001, sa première fiction Le Fléau. Une enquête romanesque en Afrique du sud sur l'histoire d'un plagiat, de Maeterlinck à Eugène Marais.
C’est surtout avec son livre Congo, une histoire, publié en 2010 et traduit en 15 langues, qu’il accède à la notoriété internationale. David Van Reybrouck retrace le destin tumultueux de ce pays, il entremêle les faits historiques et le récit de ses rencontres. Pour l’écrire, l’auteur a sillonné la RDC et s’est entretenu avec des centaines de Congolais pour bâtir un récit à mi-chemin entre l’historiographie classique et la fiction.
En janvier 2011, il est élu président du PEN Club de Flandre, la branche flamande du PENclub International (fondé en 1921), une association mondiale d'auteurs, qui favorise la paix et la compréhension internationale, la liberté d'expression et la résistance à toute forme de censure.
En 2016 paraît Zinc, l'histoire d'un minuscule territoire, le village de Moresnet, resté neutre jusqu'en 1919 et le destin de l'un de ses habitants, qui a changé cinq fois de nationalité. A travers ce récit, l'auteur propose une réflexion sur les Belges germanophones, sur la fin d'une utopie européenne, le retour des frontières et les dangers de la montée des mouvements nationalistes.
Cinq nouvelles années de travail, de recherches et d’investigations seront nécessaires à la création de son monumental Revolusi, paru en 2020, dans lequel Van Reybrouck s’intéresse à l’histoire poignante de l’indépendance indonésienne. Pour cet ouvrage, il recueille les témoignages de près de 200 personnes, les derniers témoins vivants de la lutte pour l’indépendance. Cette lutte a inspiré les mouvements indépendantistes en Asie, en Afrique et dans le monde arabe, en particulier lorsque l’Indonésie libre a accueilli la légendaire Conférence de Bandung en 1955, le premier congrès mondial sans l’Occident.
Son plus récent ouvrage Odes, sorti en 2021, est un recueil de très courts textes, de deux ou trois pages, dans lesquels David Van Reybrouck porte son regard sur tout : la nuit, la musique, les ex, les risques ou encore l'échec; une œuvre riche en réflexion sur l'art, la morale, l'état du monde, notre relation à la religion, à l'autre,...
Photo : © Frank Ruiter 2020