Maurice Maeterlinck, symbolisme et spiritualité
Né à Gand, le 29 août 1862, Maurice Maeterlinck est l'aîné d'une famille, de trois enfants, flamande, bourgeoise, catholique, conservatrice et francophone. Figure de proue du symbolisme belge, il reste aujourd'hui célèbre pour son mélodrame Pelléas et Mélisande (1892), sommet du théâtre symboliste mis en musique par Debussy en 1902, pour sa pièce pour enfants L’Oiseau bleu (1908), et pour ses essais inspirés par l’entomologie ou la botanique (‘La vie des abeilles’, ‘La vie des fourmis’, ‘L'intelligence des fleurs’).
Maeterlinck publie, dès 1885, des poèmes d’inspiration parnassienne dans ‘La Jeune Belgique’. Il part pour Paris où il rencontre plusieurs écrivains qui vont l'influencer, dont Stéphane Mallarmé et Villiers de l’Isle-Adam. Ce dernier lui fait découvrir les richesses de l'idéalisme allemand (Hegel, Schopenhauer). À la même époque, Maeterlinck découvre Ruysbroeck l'Admirable, un mystique flamand du XIVe siècle dont il traduit les écrits (‘Ornement des noces spirituelles’). C'est ainsi qu'il se tourne vers les richesses intuitives du monde germanique en s'éloignant du rationalisme français.
Ouvrir le recueil ‘Serres Chaudes’ de Maurice Maeterlinck c’est se plonger dans toute une atmosphère fin de siècle : ennui, lassitude, mais aussi rêves et désirs reviennent comme des leitmotivs. L’élan vers Dieu n’est jamais très loin : quatre de ces poèmes s’appellent d’ailleurs Oraison, et les symboles du lys et de l’agneau sont récurrents. Ce sont des paysages intérieurs qui s’ouvrent devant nous : “palmes lentes de mes désirs”, “tiges rouges de mes haines”, “chiens jaunes de mes péchés”, “cerfs blancs des mensonges”, “herbe mauve des absences” …
Poète, romancier et essayiste Maurice Maeterlinck est le seul auteur belge à ce jour à avoir reçu le prix Nobel de littérature (en 1911).
Influençant à son tour Apollinaire, Maeterlinck est à la recherche de création pure. Suggestion, dépersonnalisation et répétition fournissent l’acte créateur du poète pour atteindre une résonance spirituelle. Ses vers, dérythmés et libérés des conventions créent une poésie allégorique rappelant l’iconographie médiévale, et la peinture de Pieter Bruegel ou de Jérôme Bosch.
Au plus fort de ses revenus, il achètera aux enchères une villa, située au cap de Nice, qu'il retape et décore richement. Aujourd'hui appelée Palais Maeterlinck, ce bâtiment est une résidence de luxe, depuis la pointe du cap de Nice il domine majestueusement la baie des Anges. Voyez ce site web pour découvrir l’intérieur du palais et l’une des plus belles vues de la Côte d’azur.
En 1939, il gagne les États-Unis pour la durée de la Seconde Guerre mondiale. De retour à Nice en 1947, il publie un an plus tard ‘Bulles bleues’, tout un univers qui ressurgit de l’oubli, nimbé de poésie, mais précis comme des enluminures médiévales, où il évoque les souvenirs de son enfance. Maeterlinck décède le 6 mai 1949, à son domicile niçois.