Marie Gillain, célèbre dès ses 16 ans
« Marie Gillain est l’un des plus beaux cadeaux que la Belgique ait fait au cinéma mondial »
(Bertrand Tavernier, JT RTBF, 23/2/1996)
Née le 18 juin 1975 à Rocourt, d’une mère auteur de contes pour enfants et d’un père journaliste, Marie Gillain grandit à la campagne dans un petit village à quelques kilomètres de Liège. Elle fait ses études au collège Saint-Louis de Liège et suit des cours de théâtre à l'atelier « Le Vivier » de la même ville.
En 1991, pour son premier rôle, elle s'envole pour l'île Maurice et donne la réplique à Gérard Depardieu dans Mon père, ce héros de Gérard Lauzier. Le film est un véritable succès, la jeune actrice est révélée au grand public à tout juste 16 ans et reçoit une nomination aux César du meilleur espoir féminin. Quatre ans plus tard, elle est consacrée avec le film L'Appât de Bertrand Tavernier, qui lui permet de décrocher le Prix Romy Schneider. À la même période, elle fait des débuts très remarqués sur les planches dans Le journal d'Anne Frank, une prestation qui lui vaudra une nomination au Molière de la Révélation théâtrale. Au cinéma, elle donne la réplique à Isabelle Huppert dans Les Affinités électives des frères Taviani, mais c'est avec un autre film, en 1997, Le Bossu, qu'elle obtient de nouveau les faveurs des spectateurs. Gracieuse et téméraire, elle y manie l'épée aux côtés de Daniel Auteuil.
Sa filmographie s'enrichit de rôles très variés dans la décennie suivante : Laissons Lucie faire !, Barnie et ses petites contrariétés, Ni pour ni contre, Pars vite et reviens tard, Les femmes de l'ombre. L'actrice prête aussi sa voix à l'un des personnages de Kung Fu Panda depuis 2007. Elle incarne la sœur de Coco Chanel dans le film d'Anne Fontaine, Coco avant Chanel, en 2009. L'actrice qui souhaite incarner des personnages de femmes plus matures, écrit sa motivation dans une longue missive au réalisateur Philippe Lioret et réussit à le persuader de la laisser interpréter le rôle de Claire, juge d'instance, dans Toutes nos envies (2011). En 2012, elle est à l'affiche de Landes de François-Xavier de Vives. En 2014 elle tourne Mirage d'amour avec fanfare aux côtés de Jean-François Stévenin sous la direction du réalisateur belge Hubert Toint.
Marie est prête à beaucoup pour se glisser dans la peau de ses personnages: apprendre l'escrime (le Bossu), s'enlaidir (Un air si pur), surmonter sa pudeur, apprendre le turc et l'italien (Le dernier harem),…
Il a suffi qu’elle se dévoile le long de quelques sublimes photos dans le magazine Lui pour que son image change. Avec un mélange d’émerveillement et de fausse naïveté, elle lance: "C’est drôle comme l’image peut changer en fonction de ce que les gens retiennent de vous. Tout à coup, je suis devenue une actrice sulfureuse. Alors que l’on me décrivait volontiers comme une douce ingénue avant.»
En 2016, on peut applaudir son talent au Théâtre du Petit Saint-Martin, à Paris dans Constellations de Nick Payne, mise en scène par Marc Paquien.
Photo : © Wikipédia / Georges Biard