Leo Baekeland, l’un des plus grands esprits du XXe siècle

Leo Hendrik Baekeland est né le 14 novembre 1863 à Lathem-Saint-Martin, près de Gand, en Belgique. Après avoir effectué ses études supérieures à l'université de Gand, il y obtient en 1884 un doctorat en sciences naturelles et y commence une carrière d'enseignant. En 1889, son voyage de noces l'ayant amené aux États-Unis, il décide de s'installer dans ce pays dont il obtient la nationalité en 1897. La société qu'il y fonde commercialise avec grand succès, à partir de 1891, un papier photographique qui peut être développé à la lumière artificielle et qui est vendu sous le nom de « Velox » (rapide en latin).

En 1899, Eastman Kodak rachète à la société dont Léo Baekeland est actionnaire le procédé avec le nom « Velox » (rapide en latin) pour le montant inespéré de un million de dollars; Baekeland révèlera plus tard qu’il n’espérait pas tirer plus de vingt-cinq mille dollars de la transaction. Quoiqu’il en soit, cette opération financera d'autres recherches personnelles de chimie associées aux recherches sur le monde de l'électricité et ses besoins en isolant non inflammable. Jusque-là c’était la gomme-laque (Shellac en anglais), un produit résineux produit par un insecte d'Asie, le laccifer lacca, mais avec l’explosion de l’industrie électrique on n’arrivait plus à satisfaire à la demande. C’est 1909 que ses travaux vont enfin aboutir, Léo Baekeland venait de créer le premier « plastique » totalement synthétique, une substance à laquelle, en toute modestie, il donna le nom de Bakélite. Cette découverte est à la base de l'élaboration des matières plastiques, et vaut à son inventeur la médaille Franklin en 1940.

Jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, la Bakélite sera le seul matériau « plastique » sur le marché. On le retrouve en noir pour les téléphones, mais aussi, de toutes les couleurs pour les appareils photos, les boules de billard, les colliers, les assiettes et autres objets.

Devenu excentrique avec l'âge, Baekeland vend sa société, la General Bakelite Company, à l'Union Carbide en 1939 et prend sa retraite. Il meurt le 23 février 1944 d'une hémorragie cérébrale à Beacon dans l'État de New York. Le magazine « Time » le classa parmi les vingt plus grands esprits du XXe siècle. Son invention aura marqué l'époque par ses applications diverses et elle est encore utilisée aujourd'hui, notamment dans le corps des stylos Montblanc.