La Belgique fait ses adieux au télégramme

17/01/2018

Après 171 ans de bons et loyaux services, le télégramme n’est plus. C’est en effet le 29 décembre dernier que l’opérateur belge Proximus a mis fin au service télégraphique en déclin face à la technologie d’aujourd’hui, plus moderne et bien moins coûteuse.

C’est en 1846 que la première liaison de télégraphie électrique avait été installée le long du chemin de fer entre Bruxelles et Anvers donnant ainsi naissance au télégramme, un service lancé par la RTT (Régie des télégraphes et téléphones), qui permettait de délivrer un message urgent. C’est par exemple par télégramme que le Titanic a demandé du secours au moment d’impact avec l’iceberg, et c’est aussi par télégramme que s’annonçaient les naissances, les mariages, ou les décès, surtout en temps de guerre.

Au fil du temps et des avancées technologiques, d’autres moyens de communication plus accessibles et plus élaborés, sont venus concurrencer le télégramme et ce, à un tel point qu’aujourd’hui devoir payer entre 15 et 20 euros pour envoyer une vingtaine de mots par télégramme semble presque ridicule. Pourtant, pour ceux qui nécessitent une preuve légale de leur envoi, prenez les huissiers de justice par exemple, le télégramme est au contraire un choix avantageux.

Mais cette minorité d’utilisateurs n’a pas pu empêcher le déclin du service, pourtant si populaire dans les années 60. Petit à petit, le million et demi de télégrammes envoyés en Belgique dans les années 80 s’est restreint à un envoi de 50.000 messages en 2010, pour finalement diminuer à 8.000 messages en 2017. Pour Proximus, le temps était venu de mettre un terme au service.

Bien qu’elle n’y était plus contrainte depuis 2013, la Belgique avait malgré tout décidé de continuer à proposer ce « service d’intérêt public ». D’autres pays, par contre, avaient déjà fait le choix de s’en séparer bien avant, c’est le cas des Etats-Unis, de l’Inde, ou la Grande-Bretagne, le tout premier pays au monde à envoyer un télégramme. Malgré cela, pour l’Espagne, l’Italie et l’Argentine, le télégramme continue à se porter plutôt bien et à jouir d’un succès discret.

Pour la Belgique, en tout cas, c’est ici que s’arrête l’histoire d’un service qui en son temps a su révolutionner les moyens de communication. Fin du télégramme. Stop.