Christian de Duve, un savant modeste aux grands états de service
Le liposome et le peroxysome ne vous parlent vraisemblablement pas, cela n’empêche que le Belge Christian de Duve a obtenu, en 1974, le prix Nobel de médecine pour l’identification de ces parties de la cellule. C’était cependant le point d’orgue d’une carrière scientifique internationale impressionnante. Sa devise était Per vivum ad verum, en vivant la vérité.
Christian de Duve est né le 2 octobre 1917 à Thames Ditton, en Angleterre. Ses parents avaient fui la Belgique au cours de la Première Guerre mondiale. En 1920, le jeune ménage revient à Anvers. Dans les années trente et quarante, Christian de Duve étudie d’abord la médecine et ensuite la chimie à l’Université de Louvain. Ses centres d’intérêt sont surtout l’insuline et le glucose. Après la Deuxième Guerre mondiale il part pour les États-Unis et la Suède afin de se spécialiser en biochimie et en biologie cellulaire.
Après ses études, Christian de Duve donne cours à l’Université de Louvain et, à partir de 1962, à la Rockefeller University de New York. Mais il ne se contente pas d’enseigner. Il dirige différents groupes de recherche et découvre avec ses collaborateurs, deux parties de la cellule : le liposome et le peroxysome. Cette découverte lui vaut, en 1974, le Prix Nobel de médecine ainsi qu’à ses deux collaborateurs : le Belge Albert Claude et l’Américain, né en Roumanie, George Emil Palade. À ce moment il avait déjà reçu le Prix Franqui (1960), la plus importante distinction scientifique belge, et le prix Dr A.H. Heineken (1973).
En 1974, Christian de Duve fonde le International Institute of Cellular and Molecular Pathology, à Woluwé Saint-Lambert, près de Bruxelles, qui deviendra plus tard le De Duve Institute. Cet institut a pour objectif principal la recherche fondamentale pluridisciplinaire orientée vers les applications médicales.
Après son éméritat il écrit cinq livres sur la biologie de la vie ainsi qu’une autobiographie. En 1990 il obtient le titre de vicomte. Malgré toutes ses réalisations, il reste très modeste. « J’ai découvert quelque chose qui existait. Il suffisait d’avoir la bonne technique. Si ce n’était moi, quelqu’un d’autre l’aurait trouvé. Cela peut se comparer à une chasse au trésor. » Christian de Duve meurt le 4 mai 2013, il avait choisi de se faire euthanasier.
Photo : © Julien Doornaert